Mon âme, après de longues années de longue errance, nous sommes tous les deux ici pour entrer en dialogue.
Est-ce que tu me vois? Me sens-tu comme je te sens ?
Je sais que tu es là.
Je ressens chacun de tes mouvements comme le mien.
Chaque douleur qui vous est infligée me rejaillit dix fois.
Toute influence exercée sur vous me renvoie un contraire paradoxal.
Maintenant que votre flamme dorée brûle à nouveau, je souhaite lui donner de la nourriture et la nourrir.
En fait, je n’ai pas l’impression d’avoir le choix.
C’est bien que mes motivations ne soient pas les miennes, mais que je sois contraint, bien que non forcé.
Pourtant, quand je jette un amour obsessionnel sur toi, mon âme, tu me submerges avec la douleur de la perte qui est à venir.
Si je t’oublie dans ma distraction, tu me rappelles que tu es là avec une violente dureté.
Tu n’es pas mon esclave et je ne suis pas à toi, je dialogue simplement avec toi.
Pourtant, nous ne sommes pas égaux, ni maîtres ni de nous-mêmes, ni les uns des autres.
Si je t’adore, tu me punis.
Si je te manque de respect, tu me vides de mon énergie.
Quand je marche vers toi sans pensée, intention ou réalisation, c’est quand tu marches avec moi.
Tu es celui qui émerge des profondeurs obscures pour me montrer le salut.
Tu es ce qui fait descendre ta lumière pour aider ma descente dans l’abîme.
Puis tu es ce qui guérit dans la maladie, et ce qui empoisonne quand la santé nous accable.
Tu apportes le calme quand le monde s’effondre autour de moi, et tu rends fou quand l’ordre prévaut.
Ce que j’aime, tu le prends.
Ce que je déteste, tu le fais mien.
Mes haines se transforment en amour.
Mes amours trouvent des moyens pour que je les déteste.
Mon âme, chaque émotion qui peut émerger et chaque complexe de pensée qui peut être formé, j’ai conjuré et expérimenté envers vous dans toute leur folie et leur illumination.
Amour, haine, beauté, dégoût, honte, angoisse, bonheur, mépris, joie, épanouissement, vide, excitation, apathie, rage et calme.
Mon esprit a mené des expériences, des tests, des analyses et des observations sur toi.
Il vous a ignoré, a fait des cercles autour de vous, s’est écrasé sur vous, vous a rationalisé dans et hors de l’existence, vous a tenu en haute estime et vous a jugé indigne.
Maintenant, à l’heure magique où je vois cela et que je comprends tout pleinement et à l’unisson, tout s’enchaîne.
Tout ce qui est, fusionne et danse avec lui-même une danse glorieuse et terrifiante.
Tout est tout.
Tous les contraires se reflètent.
Chaque force contradictoire et chaque élément composant — un tout.
Mon âme, nous sommes la maison que nous avons recherchée.
Quand nous le sommes, l’existence n’a pas peur, bien que la peur soit présente.
