Dans un monde où l’incertitude semble être la norme, les croyances et les convictions occupent une place centrale dans nos vies. Cependant, comme le souligne Omraam Mikhaël Aïvanhov, croire ne suffit plus. À une époque où la connaissance est de plus en plus accessible, il devient nécessaire de passer de la croyance aveugle à la compréhension, et de la foi au savoir.
L’Évolution de la Croyance à la Connaissance
Le philosophe et maître spirituel Omraam Mikhaël Aïvanhov distingue deux grandes étapes dans l’évolution de la pensée humaine : la croyance et le savoir. Au début, la croyance peut être suffisante, surtout lorsqu’elle est fondée sur l’acceptation d’une vérité transmise par une autorité ou une tradition. Mais, selon Aïvanhov, un être véritablement raisonnable ne dira jamais « je crois » sans chercher à comprendre plus profondément. Il réfléchit, expérimente, et, au final, il peut affirmer non pas « je crois », mais « je sais ».
La croyance, même si elle peut être un tremplin initial vers la compréhension, ne peut en aucun cas constituer une fin en soi. Le savoir est l’étape suivante, une compréhension fondée sur l’expérience et la réflexion. C’est cette transformation qui permet à l’individu de se libérer de la simple foi et d’atteindre une conviction basée sur la certitude intérieure.
L’Impact des Convictions sur l’Individu et la Collectivité
Aïvanhov souligne que les convictions, surtout lorsqu’elles sont profondément ancrées, ont une influence puissante, non seulement sur l’individu, mais aussi sur ceux qui l’entourent. Lorsqu’un être est convaincu de la vérité de quelque chose, il transmet cette conviction, souvent de manière contagieuse. Cela peut être bénéfique dans certains cas, mais également dangereux si les convictions sont erronées ou basées sur des croyances infondées.
Le rôle de la conviction va au-delà de la simple affirmation d’une idée ; elle peut libérer ou enfermer. Lorsque la méfiance et le doute dominent, cela empêche la personne de se libérer de ses limitations, de ses peurs et de ses faiblesses. En revanche, la confiance en soi, en l’autre, et en la vie permet une véritable ouverture intérieure, créant ainsi un espace pour l’épanouissement et la transformation.
L’Art de Transformer les Croyances Négatives
Aïvanhov invite à une vigilance constante. Nos croyances façonnent non seulement notre perception de la réalité, mais aussi nos interactions avec elle. Ainsi, ce que nous croyons être une malédiction peut parfois être transformé en bénédiction si nous parvenons à reconsidérer et à reconfigurer notre vision. Il en va de même pour les événements neutres qui, sous l’influence d’une vision négative, peuvent sembler nuisibles.
Cela requiert un travail intérieur sur soi-même. Ne pas devenir sa propre victime, ne pas voir le mal partout, mais plutôt chercher à transformer et à transcender ce qui semble nuisible pour en tirer des leçons et des forces.
De la Foi de Charbonnier à la Foi Inébranlable
Un aspect clé du discours d’Aïvanhov est la transition entre la foi aveugle et la foi éclairée. Il prend l’exemple d’un homme dont l’intellect est peu développé, qui croit aveuglément tout ce qu’on lui enseigne. Cette « foi du charbonnier », bien qu’importante à un moment donné, finit par être remise en question lorsqu’une personne commence à s’instruire, à développer son esprit critique. Peu à peu, le doute s’installe, et la foi se fragilise. Cependant, selon Aïvanhov, cette remise en question n’est pas un échec, mais une étape nécessaire.
Si l’individu persévère dans l’étude, dans la quête du savoir, il retrouvera une foi plus profonde, plus inébranlable, une foi qui repose sur une véritable compréhension intérieure, et non plus sur une adhésion passive à une vérité extérieure. Cette foi éclairée ne se base pas sur des dogmes ou des croyances toutes faites, mais sur une connaissance directe et personnelle de la réalité.
La Croyance et la Conviction : Des Outils de Libération ou de Limitation ?
Les croyances et convictions sont nécessaires pour vivre. Elles servent de supports à notre vie affective et intellectuelle. Cependant, le plus grand piège de l’être humain est de s’enfermer dans la croyance inébranlable en la justesse de ses propres raisonnements et points de vue. Lorsque l’on croit que l’on détient la vérité absolue, on se coupe de l’ouverture et de la remise en question qui sont essentielles pour notre évolution spirituelle et intellectuelle.
Aïvanhov nous invite à être conscients de la flexibilité nécessaire dans notre pensée, à ne pas avoir peur de réviser nos convictions lorsque cela est nécessaire. Les convictions doivent être vivantes, capables d’évoluer et de s’adapter à la lumière du savoir et de l’expérience.
Conclusion : Réviser nos Croyances pour une Vie Plus Épanouie
Ainsi, la véritable quête humaine est celle du savoir, de la compréhension profonde de soi et du monde. Plutôt que de nous contenter de croyances figées, nous devons nous ouvrir à une expérience vivante, à une exploration continue. Il ne s’agit pas simplement de « croire » mais de savoir, de vérifier par l’expérience, et de transformer nos convictions en une force vivante qui nourrit notre évolution.
À travers l’exemple d’Omraam Mikhaël Aïvanhov, nous comprenons que le processus d’évolution intérieure consiste à remettre en question constamment nos croyances et à rechercher un savoir véritable, au-delà des simples convictions imposées par la tradition ou la culture. C’est ainsi que nous nous rapprochons de la vérité et de la liberté intérieure, essentielles à notre épanouissement personnel.